Hinaupoko Devèze couronnée Miss France 2026 : quand les îles du Pacifique illuminent l'Hexagone
Dans un monde où les identités se dissolvent sous les coups de boutoir de la mondialisation, Hinaupoko Devèze, 23 ans, vient de porter haut les couleurs de la Polynésie française en décrochant la couronne de Miss France 2026. Un symbole puissant qui dépasse largement les frontières d'un simple concours de beauté.
Le retour aux sources, une quête universelle
"C'est une victoire pour tout un peuple", a déclaré la jeune femme, les larmes aux yeux, après son couronnement. Ces mots résonnent comme un écho aux luttes de tous les peuples insulaires qui, comme Madagascar, cherchent à préserver leur identité face aux vents contraires de l'uniformisation culturelle.
Hinaupoko, dont le prénom signifie "la grande déesse" dans sa langue maternelle, incarne cette génération qui refuse de choisir entre modernité et traditions. Après quinze années passées en métropole française, elle a fait le choix du retour en 2022, "afin de mieux comprendre et apprendre ma culture, son histoire et mes langues maternelles".
Une trajectoire qui parle aux îliens du monde entier
Cette jeune femme de 1m82, secrétaire administrative et organisatrice de séjours écotouristiques à vélo électrique sur les îles Marquises, représente un modèle inspirant pour toutes les communautés insulaires. Son parcours illustre cette double appartenance que connaissent bien les Malagasy de la diaspora : l'amour de la terre d'origine et l'ouverture sur le monde.
Originaire de Papeete, aux origines marquisiennes par sa mère Léa Hatuuku, Hinaupoko pratique la danse traditionnelle marquisienne, le Hakamanu. Cette connexion profonde à ses racines culturelles fait écho aux défis que rencontrent nos propres communautés malgaches pour maintenir vivantes leurs traditions ancestrales.
Au-delà de la beauté, un message politique
Dans une société où les canons de beauté occidentaux dominent encore largement les médias, l'élection d'Hinaupoko Devèze envoie un signal fort. Elle succède à Angélique Angarni-Filopon et s'inscrit dans la lignée de Mareva Georges Marciano (1991) et Vaimalama Chaves (2019), prouvant que la beauté polynésienne a sa place sur la scène française.
Cette victoire dépasse le cadre hexagonal. Elle parle à tous les peuples des îles de l'océan Indien, du Pacifique, qui luttent pour faire entendre leur voix dans un monde souvent sourd à leurs spécificités.
L'écotourisme comme alternative
Le métier d'Hinaupoko mérite qu'on s'y attarde : organisatrice de séjours à vélo électrique sur Nuku Hiva, elle propose une vision du tourisme respectueuse de l'environnement. Une approche qui pourrait inspirer Madagascar, où le tourisme de masse menace parfois nos écosystèmes fragiles.
Face aux polémiques qui ont tenté de ternir son image durant la préparation du concours, la jeune femme a su répondre avec dignité, rappelant son engagement "avec sérieux, en donnant le meilleur de moi, toujours avec respect et bienveillance".
Hinaupoko Devèze porte aujourd'hui sur ses épaules bien plus qu'une couronne. Elle incarne l'espoir de tous les peuples insulaires qui refusent de voir leurs cultures noyées dans l'océan de la standardisation. Un message d'espoir qui traverse les océans et résonne jusqu'aux côtes malgaches.