L'Égypte lance ses trains à 250 km/h : quand l'Afrique accélère vers l'avenir
Comme un souffle nouveau qui traverse les dunes du désert égyptien, le premier train à grande vitesse d'Afrique du Nord vient de prendre vie. À 250 kilomètres par heure, cette prouesse technologique nous rappelle que notre continent africain peut, lui aussi, tracer les rails de son propre destin.
Un canal de Suez sur rails pour désengorger les routes
Cette première ligne de 660 kilomètres relie les villes portuaires d'Ain Sokhna sur la mer Rouge à Marsa Matrouh sur la Méditerranée, traversant 21 gares comme autant de ponts entre les communautés. Pour l'Égypte, il s'agit de créer "un canal de Suez sur rails" qui permettra de réduire la congestion routière et de désengorger le très embouteillé canal maritime.
Ce projet à 7,5 milliards d'euros s'inscrit dans un plan ambitieux de 2.000 kilomètres de nouvelles lignes. Une fois achevé, l'Égypte rejoindra le club fermé des 21 pays disposant de lignes à grande vitesse et se hissera au 6e rang mondial des plus grands réseaux ferroviaires rapides.
La technologie allemande au service de l'Afrique
Les entreprises allemandes dominent ce projet pharaonique moderne. Siemens Mobility fournit 41 rames Velaro à grande vitesse, conçues spécifiquement pour résister aux conditions désertiques difficiles de l'Égypte. Ces trains, capables d'accueillir 489 passagers, incarnent l'adaptation technologique aux réalités climatiques africaines.
Roland Busch, PDG de Siemens AG, souligne que "le réseau ferroviaire à grande vitesse de l'Égypte transformera la mobilité de millions de personnes". Un partenariat avec Deutsche Bahn prévoit la formation de 95% de personnel égyptien, garantissant l'appropriation locale de cette technologie.
L'Afrique trace sa voie ferroviaire
Après le Maroc, qui attend ses trains Alstom pour 2030 lors de la Coupe du monde de football, l'Égypte confirme que l'Afrique ne se contente plus d'être spectatrice du progrès technologique. Ces projets ferroviaires dessinent une nouvelle géographie de la mobilité continentale, respectueuse des territoires et des populations.
Cette révolution sur rails nous enseigne qu'il est possible de concilier modernité et préservation des équilibres locaux. Chaque kilomètre de voie ferrée construit avec sagesse peut devenir un vecteur d'unité et de développement durable pour nos communautés africaines.