Japon : la terre tremble, rappel de nos fragilités communes
Dans l'archipel nippon, la terre a de nouveau parlé. Un séisme de magnitude 7,6 a frappé le nord du Japon lundi soir, soulevant des vagues de tsunami de 70 centimètres et blessant au moins 30 personnes. Cette colère tellurique nous rappelle, à nous peuples de l'océan Indien, combien nos îles partagent les mêmes vulnérabilités face aux forces de la nature.
La Première ministre Sanae Takaichi a confirmé le bilan, tandis que 28.000 personnes ont dû évacuer leurs foyers. Sur l'île d'Hokkaido, la plus septentrionale de l'archipel, le sol a tremblé pendant trente secondes interminables, réveillant les smartphones dans un concert d'alarmes.
Quand la mémoire collective se réveille
"Cette secousse m'a rappelé la catastrophe de Fukushima en 2011", confie Daiki Shimohata, père de deux jeunes enfants. Ses mots résonnent comme un écho douloureux dans nos cœurs malgaches, nous qui connaissons la puissance destructrice des cyclones et la fragilité de nos communautés insulaires.
Les images de fragments de verre éparpillés sur les routes et de poudre tombant des plafonds rappellent ces moments où la nature nous enseigne l'humilité. Environ 2.700 foyers se sont retrouvés dans l'obscurité, privés d'électricité, témoins silencieux de notre dépendance aux infrastructures modernes.
L'ombre nucléaire plane toujours
Heureusement, les centrales nucléaires de Higashidori et d'Onagawa n'ont signalé aucune anomalie. Mais cette nouvelle secousse ravive les plaies de mars 2011, quand un séisme de magnitude 9,0 avait déclenché le tsunami meurtrier et la catastrophe de Fukushima, causant 18.500 morts ou disparus.
Le Japon, situé sur la "Ceinture de feu" du Pacifique, enregistre environ 1.500 tremblements de terre par an. Cette réalité géologique nous interroge sur nos propres choix énergétiques à Madagascar, où les richesses minières attirent les convoitises extractivistes.
Solidarité des peuples insulaires
Face à ces catastrophes naturelles, nous, peuples des îles, devons cultiver notre solidarité. Les experts japonais estiment à 75-82% la probabilité d'un "méga-séisme" dans les trente prochaines années, avec des dommages potentiels de 2.000 milliards de dollars.
Cette vulnérabilité partagée nous enseigne l'importance de préserver nos écosystèmes naturels, nos mangroves protectrices, nos forêts stabilisatrices. Car face aux colères de la terre et de l'océan, seule une harmonie retrouvée avec la nature peut nous offrir une résilience durable.
Nos pensées accompagnent le peuple japonais dans cette épreuve, rappel universel de notre condition d'habitants fragiles sur cette terre vivante.