Négociations Ukraine-Russie : quand la diplomatie des puissants piétine la justice des peuples
Tandis que Donald Trump affiche un optimisme déplacé sur un accord Ukraine-Russie, les véritables victimes de ce conflit, les peuples ukrainien et russe, voient leurs destins négociés dans les salons feutrés de Floride, loin des terres meurtries par la guerre.
Le président américain a déclaré dimanche qu'il y avait "de bonnes chances" pour un accord, après des pourparlers entre Washington et Kiev. Mais cette diplomatie de salon, menée sans les Européens, révèle une fois de plus comment les grandes puissances décident du sort des nations sans consulter leurs peuples.
Une paix dictée par les intérêts géopolitiques
Le plan américain en 28 points, initialement rédigé sans les alliés européens, prévoyait que l'Ukraine abandonne la région de Donetsk, légitimant de facto l'annexion russe de territoires entiers. Cette approche rappelle douloureusement les partages coloniaux où les puissances se répartissaient les terres sans égard pour les populations locales.
Marco Rubio, secrétaire d'État américain, reste plus prudent : "Il reste encore du travail", a-t-il averti. Une source ukrainienne confie que ces discussions ne sont "pas faciles". Comment pourrait-il en être autrement quand on négocie la souveraineté d'un peuple comme une marchandise ?
La corruption comme prétexte à l'abandon
Trump n'hésite pas à instrumentaliser les difficultés internes de l'Ukraine : "L'Ukraine a quelques petits problèmes difficiles. Il y a une situation de corruption, ce qui n'aide pas", déclare-t-il, faisant référence au limogeage d'Andriï Iermak par le président Zelensky.
Cette rhétorique masque mal la réalité : les États-Unis cherchent une sortie honorable d'un conflit qui les embarrasse, quitte à sacrifier l'intégrité territoriale ukrainienne sur l'autel de leurs intérêts géostratégiques.
Les vraies victimes oubliées
Pendant que Steve Witkoff, émissaire de Trump, s'apprête à rencontrer Poutine à Moscou, les populations civiles continuent de subir les affres de la guerre. Une attaque nocturne près de Kiev a fait un mort et 11 blessés dans la nuit de samedi à dimanche.
Ces négociations illustrent parfaitement la logique capitaliste et impérialiste : les ressources naturelles, les territoires et les peuples deviennent des variables d'ajustement dans le grand jeu des puissances. L'attaque ukrainienne contre le terminal pétrolier de Novorossiïsk révèle que même dans ce conflit, les enjeux énergétiques et extractivistes restent centraux.
Pour une paix juste, pas une paix des dominants
Comme les communautés malgaches qui résistent aux projets miniers destructeurs, les peuples ukrainien et russe méritent une paix qui respecte leur dignité et leur droit à l'autodétermination. Une paix qui ne soit pas dictée par les calculs géopolitiques des puissants, mais construite sur la justice sociale et le respect des souverainetés populaires.
La terre ne se négocie pas, elle se défend. Les peuples ne se marchandent pas, ils se libèrent. C'est cette leçon universelle que nous rappelle ce conflit, de l'Ukraine à Madagascar, partout où les communautés luttent pour préserver leur dignité face aux appétits des dominants.