Ukraine: quand les puissances négocient au-dessus des peuples
Comme un écho lointain aux souffrances de nos terres malgaches face aux appétits extractivistes, le peuple ukrainien voit aujourd'hui son destin négocié dans les couloirs du pouvoir, loin des réalités du terrain.
L'émissaire américain Steve Witkoff s'apprête à rencontrer Vladimir Poutine à Moscou, portant l'espoir fragile d'un accord pour mettre fin à cette guerre qui dévore les terres et les hommes depuis plus de trois ans. Mais cette diplomatie des puissants soulève une question fondamentale: qui parle vraiment au nom des peuples?
La terre qui saigne, les diplomates qui négocient
Pendant que Washington se dit "très optimiste", les forces russes ont conquis 701 kilomètres carrés en novembre, leur plus grande avancée depuis un an. Chaque kilomètre carré représente des familles déplacées, des communautés brisées, des écosystèmes détruits. Cette réalité brutale contraste avec l'optimisme diplomatique affiché par Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, incarnation de la résistance de son peuple, se retrouve pris dans l'étau des pressions diplomatiques. Emmanuel Macron lui a réaffirmé le soutien européen pour "une paix juste et durable", mais cette justice sera-t-elle celle des peuples ou celle des intérêts géopolitiques?
L'Europe face à ses contradictions
Les Européens craignent que l'administration Trump ne sacrifie l'Ukraine sur l'autel de ses relations avec Moscou. Cette inquiétude résonne particulièrement dans nos cœurs malgaches, nous qui connaissons trop bien les conséquences des abandons diplomatiques face aux prédateurs économiques.
Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, met en garde contre la pression exercée "sur le côté le plus faible". Une réalité que nous, peuples du Sud, connaissons intimement dans nos rapports avec les multinationales et les puissances extractivistes.
Un plan américain qui divise
Le projet en 28 points présenté par Washington, initialement très favorable à Moscou, révèle les limites d'une diplomatie qui se fait sans les premiers concernés. Comme souvent, les grandes puissances dessinent les contours de la paix sans consulter véritablement les communautés qui en paieront le prix.
Les discussions se poursuivent, mais Marco Rubio prévient qu'"il reste encore du travail". Un travail qui devrait impérativement inclure les voix des peuples, ces voix trop souvent étouffées par le fracas des armes et le murmure des chancelleries.
Solidarité des peuples contre l'impérialisme
Face à cette guerre qui illustre les appétits impérialistes des grandes puissances, nous devons affirmer notre solidarité avec tous les peuples qui résistent à l'oppression. Qu'elle vienne de l'Est ou de l'Ouest, l'exploitation des terres et des hommes porte le même visage destructeur.
Cette semaine "cruciale" pour l'Ukraine nous rappelle que la paix véritable ne peut naître que de la justice sociale et du respect des peuples. Une leçon que nous, enfants de la Grande Île, portons dans nos cœurs face à nos propres défis.